La Marche pour Robe Inwood

Munuroë est de nouveau debout!

n'en déplaise au médisant, au méprisant, et puis aux autres aussi là... j'vous vois!
Munuroë n'est pas un jeu, ce n'est pas du code... c'est une idée, une manière de pensé, un défouloir, un lieu de débauche verbale, où les doigts fusent dans les fions plus vite que le coït d'un lapin de 6 semaines!

Munuroë ne peut pas s'eteindre, tant que l'un de …

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Sujet: La Marche pour Robe Inwood Jeu 11 Juil - 11:14

Ca ne va pas du tout.
Ils veulent bétonner une partie de la forêt d'Inwood. La nouvelle, d'abord relayée par le bouche à oreille, a surgi finalement en grosses lettres rudes dans les journaux.

"Construction d'un projet résidentiel d'envergure", "Les jardins de LoneDonne", et autres assommoirs ponctués de "pureté de l'air", "cadre de vie", "villégiature", "nature", "retour aux sources" et autres bêtises. C'est un écosystème fragile, grouillant de vie, d'espèces vivant en osmose les unes avec les autres, un petit poumon de fraîcheur, indispensable aux abords d'une zone urbaine. Et surtout... un magnifique terrain d'études. La communauté gobline vient régulièrement y faire des prélèvements, installer des affûts, suivre l'évolution des populations animales, récolter quelques cadavres de monstres en vue d'autopsies, étudier certaines espèces botaniques rares... Le tout dans l'intérêt commun de faire avancer la science. Avec l'urbanisation de cette zone, c'est tout un potentiel scientifique qui s'effondre. Malgré la découverte de plusieurs espèces de plantes très rares, le projet semble gagner du terrain. Alors, les goblins se sont organisés, et parmi eux, Holopherna, qui compte bien mettre son grand âge au service de la cause commune.

Elle a troqué ses vêtements d'intérieur douillets contre sa tenue de terrain, et, chaussée de grosses godasses coquées et équipée de gants destinés à protéger ses chères mains veinées et ridées, est descendue dans la rue avec le collectif goblin composé de ses amis pour l'occasion. Tous et toutes portent autour de leur bras noueux comme une branche de chêne centenaire le brassard des "VV", les Vieillesses Vertes, et Odieu seul sait qu'ils le brandissent déjà alors que le cortège n'a pas encore débuté sa procession. Ils sont vieux, ils sont verts, ils sont nombreux, et très énervés.

Holopherna, le front plissé de détermination, jette néanmoins un regard un peu inquiet au sous-groupe "Ni yeux ni maîtres", une minorité de goblins séniles et malvoyants. Malgré leur véhémence et leur sixième sens développé leur permettant de distribuer des volées de coup de cane bien précis, elle espère tout de même que les anciens sauront écouter les conseils des voyants et garderont les oreilles bien ouvertes pour écouter les directives et la direction dans laquelle s'enfuir si ça se met à chauffer.
Pour l'instant, elle vient de terminer d'arrimer sa banderole à son dos pour avoir les mains libres. Le cortège démarre, enfle, et commence à se mouvoir comme un grand lézard vert et furibond, aux cris de
"Nous sommes vieux,
nous sommes verts,
et philosophes et scientifiques et en colère !".
Gagnée par la ferveur, Holopherna joint sa voix au choeur chevrotant des goblins. Tiens, elle repère du coin de l'oeil une bande d'autres individus aux pavillons pointus, et à la peau verte... beaucoup, beaucoup plus jeunes. D'ailleurs, ceux ci semblent également avoir des taurens, des zumains, et même des elfes dans leur rang. Ce petit groupe bigarré mais dont la rage ne semble rien avoir à envier à celle de leur aînés commence à s'agiter, et joigne leur voix à celle des V.V, comme une chorale en canon, un joyeux bazar désorganisé sur fond de "La jeunesse emmerde / le monde minéral !"

Petit à petit, le cortège gonfle et s'introduit en sinuant dans la rue principale de LoneDonne, direction les quartiers résidentiels des potentiels acquéreurs, ceux qui veulent venir se mettre au vert dans leur terrain de recherches. Holopherna, entre deux slogans, jette un coup d'oeil circulaire à la ronde et ne voit... pas grand chose. Un coup de coude à son ami qui forme la base d'une colonne de trois vieux acrobates ayant décidé d'y voir aussi loin qu'un taurens, et qui tanguent dangereusement sur ses genoux grinçants d'arthrose, lui confirme ce qu'elle croyait avoir aperçu dans la marée de mollets verts qui s'étale dans son champ de vision: des sylphes se sont joints à eux, un groupe de skeletons, quelques zumains...
Elle sourit d'un air vorace.
Accrochez-vous les promoteurs, ça risque de secouer...

[hrp: Joignez-vous au cortège, observez-le de loin ou dégainez votre lacrymo... mais soyez les bienvenus !]

Sujet: Re: La Marche pour Robe Inwood Jeu 11 Juil - 22:20

Dieu observe la marche avec un sourire narquois depuis un nuage/chiotte. (météo du jour, gaffe au giboulet)
Quelle vue ! Les vieux goblins avancent comme une armée d’arthritiques en colère, prêts à défendre chaque brin d’herbe de la forêt d’Inwood. Ils semblent animés par une énergie insoupçonnée, leurs cannes brandies comme des sceptres de la sagesse et de la détermination. À leurs côtés, une ménagerie bigarrée de jeunes goblins, taurens robustes, zumains tout ce qu'il y a de plus ... zumains, elfes aussi gracieux qu'hébété, sylphes éthérés et skeletons osseux ajoute un joyeux chaos à cette procession.

Dieu secoue la tête avec une ironie divine.
“Ah, les promoteurs n’ont aucune idée de ce qui les attend. Un gang de vieux verts et de jeunes idéalistes, ça promet du spectacle ! Et ces slogans… ‘Nous sommes vieux, nous sommes verts, et philosophes et scientifiques et en colère !’ On dirait presque un chant de Noël raté.”

Il observe Holopherna, cette vieille gobline déterminée, se démener au milieu de cette foule hétéroclite, son sourire vorace éclairant son visage ridé. “Eh bien, accrochez-vous les promoteurs, ça risque de secouer. Vous avez réveillé les vieux dragons verts. Bon courage pour essayer de les rendormir.”

Sujet: Re: La Marche pour Robe Inwood Ven 12 Juil - 13:58

*Bordel, ils veulent pas la mettre en sourdine y en a qui pionce par ici!*

Confortablement allongée au pied d'un olivier voilà que je me fais réveiller, par le brouaha environnant, de ma deuxième sieste de la journée... C'est comme dans les légendes qu'on peut encore entendre de ci de là : "C'est l'heure de la sieste! - Mais vous l'avez déjà faite!? - La première oui! Mais qu'en est-il de la seconde? La sieste de onze heure? Celle d'après manger? Du goûter? Ils sont pas au courant de tous ça?" Définitivement je crois que je vais pouvoir les oublier pour aujourd'hui...

Mais que veulent ils ceux-là!?
En plus ils sont tous de verts vêtu! Et le vert c'est moche! Ca ne sied guère au teint! Ca donne un air malade, et c'est moche!

J'en ai la nausée...

Ah si je tenais celui qui a inventer les couleurs... Je lui dirais quelques mots en matière de mode... L'herbe OK, les arbres OK, mais pas le tissu! C'est contre nature, et je ne parle même pas de la couleur de peau... J'y peux rien dès que je croise du vert, je change de trottoir!
Il ne manquerait plus qu'on le marie avec du marron... Et là jackpot! Entre la couleur du vomi et celle des excréments je crois que c'est trop pour moi!

*Mais ils vont la fermer à la fin!*

Ils s'approchent de moi, tous autant qu'ils sont, et inutile de dire qu'ils sont nombreux...
Mais pourquoi? Dans quel but? J'y comprend rien!

Si je tenais le con qui a pas fait sauter le pont...

Sujet: Re: La Marche pour Robe Inwood Sam 13 Juil - 22:15

Une carcasse difforme se traine à distance du rassemblement, chapeau haute forme, costume trois pièces…

Nous y voilà…

À distance de ce ramassis de braillards, j'observe d'un œil narquois leur procession désordonnée. Ma main caresse le pommeau de ma canne en bois de fer, une rareté pour laquelle j'ai dépensé une petite fortune. Une essence presque disparue, à l'instar de ces écosystèmes qu'ils prétendent protéger.

Ces soi-disant défenseurs de la forêt, avec leurs slogans ridicules et leurs brassards verts, n'ont aucune idée de la réalité économique. La forêt d'Inwood ? Un gâchis d'espace, voilà tout !
Un terrain idéal pour notre projet résidentiel de luxe, "Les jardins de LoneDonne". Quel slogan savoureux nous avions concocté : « Un Ehpad où il fera bon faire de nombreux Zany versèrent. » Presque parfait, mais ces empêcheurs d'investir en rond, ces gobelins et leurs alliés hétéroclites, viennent tout gâcher.

Foutaises ! Leur soi-disant cause scientifique n'est qu'un prétexte pour retarder l'inévitable progrès. Ils parlent de plantes rares et d'écosystèmes fragiles, mais en réalité, ils ne font que freiner le développement nécessaire pour l'avenir.

Ces vieillards verts, avec leurs cannes brandies et leurs slogans grotesques, croient ils vraiment qu'ils vont arrêter la marche du progrès ? Et ces jeunes idéalistes, tout aussi naïfs... Ils n'ont aucune chance contre la machine bien huilée de l'urbanisation.

En parlant de ça, je réfléchis encore au slogan parfait pour notre campagne publicitaire. Peut-être quelque chose de plus accrocheur, de plus évocateur. « Une oasis de lux(ur)e au cœur de la nature ». Oui, ça pourrait faire l'affaire.

…Plic-plic…

Oh, tiens, il se met à pleuvoir. Comme si cette journée pouvait devenir encore plus exaspérante. Qu'ils aillent crier sous la pluie, cela ne changera rien.

Le projet avancera, coûte que coûte. Et quand les fondations seront posées, ils comprendront enfin que rien n'arrête le progrès et les profits qui en découlent.

Peut-être pourrais je ouvrir un cimetière pour tous ces marcheurs à deux doigts d’y passer ?..
Oh ! J'ai déjà le slogan : « Zanymation post mortem: La Dernière Marche vers l'Éternité »
On n'est pas mal là.

Sujet: Re: La Marche pour Robe Inwood Lun 15 Juil - 10:36

Un petit pas après l'autre, le cortège se remue dans un joyeux bazar, chacun essayant de se synchroniser avec son voisin.
En effet, chaque enjambée de taurens équivalant à quatre de notre vindicative gobline, et le même schéma se reproduisant à de nombreuses reprises dans la foule, cela donne, vu de loin, une étonnante impression d'immobilité et de mouvement confondus. Un pas en avant, deux pas en arrière... Il est temps d'activer un peu la marche, de s'organiser.
Holopherna essaie d'obtenir des infos de la part de la triplette de vieux qui vacille à sa gauche, celui du haut perché telle une gargouille sur les épaules du plus trapu des trois. Elle lève la tête et lui tapote le genou du bout de sa canne. Où en est-on ? Qu'est-ce qui se passe devant...?
Le vieux chancelle et descend vers elle un regard... qui se pose dix centimètres trop à gauche du visage d'Holopherna.
Et zut. C'est l'un des Ni yeux ni maîtres qui a décidé de jouer les éclaireurs. Nous voilà bien.

Holopherna se sent pousser des ailes. C'est peut-être à elle de prendre un peu de hauteur... Curieusement, elle avise un arbre non loin, un olivier dont elle devine le pied à quelques mètres, étant située plutôt sur le flanc du cortège. L'un des derniers arbres avant que le béton de LoneDonne ne prenne le pas sur l'herbe. Magnifique spécimen de Olea Munuroaea. Ca vaudra le coup de revenir faire quelques boutures à l'occasion. Autant faire d'une pierre deux coups...
Elle s'extrait du cortège et gagne le pied de l'arbre, colle ses pieds aussi noueux que l'écorce et commence une ascension bancale mais néanmoins efficace. Prendre un peu de hauteur, se jucher sur une branche, visser une paire de jumelles sur les yeux et observer les alentours.

Bon, ça grouille de monde, en bas. L'émotion gagne la petite vieille qui lâche un "Oh" en portant la main à son cœur, touchée par tant de mobilisation et de ferveur. Les ni yeux ni maîtres hurlent à plein poumons pour compenser leur vision par leur vocalises et distribuent coup de canne à la ronde. Les jeunes devant entament une sarabande endiablée, joyeuse et guerrière, ils ont envie d'en découdre. Ses comparses des V.V. , eux, scandent toujours leurs slogans avec une conviction appliquée. Elle aperçoit, au loin, une étrange silhouette qui lui évoque immédiatement le comte Bracula, celui des légendes, cet être mi-humain mi-skeleton que les enfants voient dans leurs cauchemars... et que Holopherna a toujours admiré pour son don d'éternelle vieillesse. "Mais qui peut bien être ce personnage accroché lui aussi à sa canne? Mon dieu, il faudrait que j'aille tirer ça au clair".

Elle en profite pour reprendre quelques instants son souffle, le postérieur coincé dans une fourche de l'arbre, les pieds dans les feuilles. Elle a beau être en forme, l'ancienne, la sagesse lui dicte tout de même de se ménager quelques instants de repos avant de se replonger dans la masse de ses congénères.

Sujet: Re: La Marche pour Robe Inwood