Dans le coin des mortels

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Sujet: Dans le coin des mortels Mar 21 Avr - 0:13

Une journée Lonedonnienne taillée comme les autres. A coups d'pompes dans les poubelles et d'talons sur les gluants rampants qui tentent de s'échapper des caniveaux de la plus belle ville du monde.

John, Johnny boy, celui qu'on surnomme "le hellblazer", le traqueur de malins, le pourfendeur de l'au delà, l'enculeur de Dieu en slip léopard devant la taverne de Lonnedonne... (Ahem... Je m'égare)... Bref!... L'exorciste au trench coat et au mégot traînes ses guêtres dans les rues en quête de saloperies à renvoyer là d'où elle n'auraient jamais du partir.

Une silhouette féminine... Là... Sur ce banc public... Il s'approche et le regard encore vissé au smog Lonnedonnien matinal, il jette, tout en s'asseyant à l'autre bout du banc, un:

Salut la Belle...

Désinvolte... Même sans avoir bu d'café, ce mec est détendu.

Sujet: Re: Dans le coin des mortels Mar 21 Avr - 19:49

Un moment furtif de repos entre deux attaques de poubelles...
Les ordures se montraient particulièrement véloces et tenaces aujourd'hui. J'étais juste sortie prendre l'air, ( deux jours que je créchai dans ce recoin d'auberge où j'avais amassé peu légalement deux sacs à patate derrière un monceau de cageot ) après avoir passé un moment à éventrer toutes sortes de rats. Je m'en serai bien passé, je ne m'amusais pas à passer plusieurs paires d'heures de suite à faisander dans les miasmes des rats agonisants, mais si la vie est dure, son coût l'est encore plus...

Oh, oui bien sûr, pour une poignée de biftons, j'aurais pu dormir à l'auberge où le confort, la paix et la sécurité étaient garanties. Quoi que sur ce dernier point, j'avais très sérieusement des doutes. Les récents évènements avaient faits que même l'auberge ne me semblait plus accueillante, mais froide et obscure... Je n'y serais retourné pour rien au monde. Durant une à deux semaines, j'aurais préféré dormir sur de vieux sacs de toile tout rêches, qui bousillent le dos quand je tentais de m'endormir, plutôt que de remettre les pieds dans l'auberge.

Il faisait chaud aujourd'hui, très chaud. Caniculaire.

Mon regard se trouble, se perd.
Cette chaleur qui pèse...
J'ai sommeil.
Mais voilà qu'un gus qui me semble mi-gobelin ou orc de part son épiderme, mi-humain de part...le reste, m'aborde.

Monsieur...
Belle journée, n'est-ce pas ?
Bon, à part les remugles des poubelles, que je trouve particulièrement prenants aujourd'hui. La chaleur, sûrement.
Vous êtes du coin ?

Sujet: Re: Dans le coin des mortels Mar 28 Avr - 18:16

Les sylphides ont toujours cet étrange regard qui fout mal à l'aise!... Ce je ne sais quoi d'orgueil qui donne envie de faire de l'entomologie!...
Enfin, celle-là a le mérite d'être un minimum sociable. Ce serait con de louper l'occase!
Alors John John déballe son cirque.

Du coin? Tu l'as dis, morveuse! J'suis un Lonedonnien pure souche! élevé dans le caniveau et les égouts! Un vrai p'tit gangster!
Et en rogne en plus... Depuis le temps que je clame que le ciel et l'enfer se foutent de nos tronches et nous prennent pour leurs valets, les v'là
qui s'pointent au grand jour avec leur guerre en amuse gueule!
Au fait, moi c'est John ou Johnnyboy ou fils de pute... Et toi, morveuse? Comment qu'on t'surnomme luv'?

L'exorciste reluque la princesse et entreprend un papotage en règle.

Sujet: Re: Dans le coin des mortels Mar 28 Avr - 21:50

J'avoue que j'ai du mal à rester stoïque.
J'ai chaud, je transpire et j'ai les ailes qui collent salement contre le rebord du banc, mais impossible de faire le moindre mouvement censé rendre plus confortable ma position, sans que ma jupe se relève un peu trop à mon goût, surtout quand y'a un gars enclin à faire la causette posté pile en face de moi.
En plus, autant dire que son ton laisse à désirer ! Enfin, pas son ton, mais ses mots, surtout ! Et, au rythme auquel tapent les poubelles, le soleil, et mes pauvres nerfs qui ont envie de filer de leur logement, inutile de préciser que ça fait longtemps que mon tact ( ou plutôt le peu que j'en ai...) a fondu comme de la neige en plein soleil.

J'affiche un air plutôt maussade. Messire n'aura point l'occasion de goûter aux joies du "j'l'ai foutu en rogne au bout de deux z'gondes, record battu !!!", l'indifférence, c'est ma carte préférée quand on veut éviter les questions et l'air de lion qui trône sur le cadavre de son antilope.

-Hmpf.
Dis donc l'Jojo, ça a pas l'air de t'avoir manqué de pas savoir mon nom, vu que tu m'en as déjà trouvé un ! Morveuse, hein ?
Les gens ont pas trois noms.
Je veux le vrai.

Ma tirade, énoncée d'un ton plutôt plat, en fait, je l'ai adressée au rebord du trottoir. Moue désinvolte, on aurait programmé mes circuits pour que je réponde mot pour mot cette phrase à ce moment précis, que je n'aurais pas eu d'expression différente.
Mais une fois la bouche refermée, je croise les bras, et tant pis pour les crampes dans les fesses et la nuque, je lève le menton, me prends l'éclat du soleil de plomb dans la gueule et regarde bien droit dans ce que je devine être ses yeux.

Sujet: Re: Dans le coin des mortels Mar 28 Avr - 22:23

La sylphide tourne son regard vers le gobelin au trench coat et plisse ses paupières sous l'effet du soleil qui lui brûle la rétine et la fait transpirer à grosses gouttes. Il y a de quoi bénir ceux d'en haut ou même ceux d'en bas pour que celle avec qui John est en train de causer ne soit pas ratling ou pire, géante! Tenir une conversation en devant inhaler des effluves de dessous de bras ça peut être pire que tout! Non, là, rien, c'est à peine si ça sent la fleur! ça en est déconcertant!
L'exorciste tapote machinalement sur le fond d'un paquet de blondes avant de reprendre à la suite des remarques de la lolita à la jupe trop courte pour être honnête.

Hey faut pas l'prendre mal! P'tite morveuse c'est pas une insulte! ça veut dire p'tite gobeline! C'est en quelque sorte un mot doux, comme bébé tu vois?

Et tu vas pas t'prendre la tête parce qu'j'te laisse le choix d'la façon dont tu peux m'appeler? John, ou JohnJohn, c'est simple, c'est sobre, c'est neutre aussi... On garde nos distances... Johnnyboy c'est tout l'contraire, c'est si t'as l'impression qu'on a élevé les cochons ensemble et qu'c'était sympa de l'faire à deux. Et fils de pute, c'est pour tous les autres cas...

Y'a pas de "vrai nom" c'est d'la connerie ça! Mon état civil, t'en a rien à faire! Y'a un nom, celui qu'tu vas m'donner et l'intentionnalité derrière le nom... Et c'est ça qui compte et qui a réellement d'la valeur. Tout l'reste c'est pipi d'chat et crottes de piaf.

De son geste rythmé par des années de pratique, John extrait une cigarette qu'il tend à Youtcha.

Tu fumes?

Sujet: Re: Dans le coin des mortels Mer 29 Avr - 16:06

Mais comment il fait pour ne pas crever de chaud avec son imper qui lui claque derrière les genoux à chacun de ses mouvements, lui ? Un remake de l'intendant du seigneur du Vil Basker ? Quoi, si vous ne connaissez pas l'histoire, c'est qu'il vous manque juste un peu de culture générale.
D'accord, compris.
Analyse rapide de la situation. J'étais un peu trop tendue aujourd'hui. Mais c'est vrai que, ajouté à tous les désagréments d'aujourd'hui, comme ... bon allez, John ( on verra plus tard, peut-être que ce sera Johnny...) le disait plus tôt, la descente dans l'auberge de l'autre guerrier enragé, ça m'a un peu refroidie. Pas étonnant d'être sur ses gardes en des moments pareils, c'est plutôt le contraire qui serait inconscient.

- D'accord...John.
Désolée pour l'éclat. J'suis prudente, c'est tout.
Vous avez qu'à m'appeler...
...
Strod.
C'est plein de signification, vous savez !

Parce que ça veut dire bleu en sylphelin. Tu comprendras bien assez tôt pourquoi...

Il tire une clope de son manteau. Je ne peux m'empêcher de me reposer la même question concernant l'état de sa viande en dessous par ces trente-cinq degrés à l'ombre, quand j'aperçois que l'intérieur de la veste est en plus doublé de cuir.

- Uniquement pour les grandes occasions.

Un sourire. Je tend la main.
Peut-être qu'aujourd'hui en est une...

Sujet: Re: Dans le coin des mortels Jeu 30 Avr - 0:40

Il passe une tige à la fille aux ailes collantes et prends le temps de s'en allumer minutieusement une comme s'il s'agissait d'un rituel sacré. Avant de rajouter:

Salut Strod...

Pour les significations, on jouera au jeu des devinettes plus tard. Pour l'instant, y'a un truc qu'il arrive pas à digérer notre redresseur de tordus d'outre-monde.

Alors t'en penses quoi d'l'autre pignouf qui s'est invité dans l'quartier? et d'ces annonces divines?

J'crois qu'il faudrait qu'on prépare la riposte et qu'on lui pourrisse la vie. A lui et à l'autre barbu! Qu'on leur rappelle que les mortels ont pas b'soins d'eux!

Un ton revenchard et enflammé autant que résolu lancé comme une canette de bière dans la Tas Mise mais dans les oreilles d'une inconnue. Direct le John John, sans doute son passé d'boxeur.

Sujet: Re: Dans le coin des mortels Ven 1 Mai - 22:50

J'écoute attentivement John, cette fois-ci pleinement et des deux oreilles, mon intérêt piqué au vif. Sûrement qu'il a dû le voir, s'il a les yeux aussi en face des trous qu'il en a l'air. Faudrait être complètement aveugle pour ne pas se rendre compte de la brume bleue qui suinte de ma chair, partie intégrante de mon corps extériorisée, miroir de mes émotions. Elle tourbillonne, légère, presque translucide, et pourtant brillante de curiosité et d'une envie d'agir. Diaphane, elle est là sans vraiment l'être.

Je pèse mes mots, pour une fois. Parle posément, sourcils quasi-joints, commissure des lèvres plissée et yeux tournés vers le coin en bas à droite, vers le royaume de la réflexion. Entre mes doigts, ma clope fume dans l'air saturé d'une chaleur tenace sans que je songe à la porter à la bouche.

-Furie, colère, requête ou simple lubie, on aura du mal à savoir ce qui motive celui ou celle qui a envoyé ce fou furieux...Et étant donné qu'on entre pas en communication avec les dieux en leur envoyant un pigeon voyageur, faut trouver, nous même, un moyen de frapper fort.

Mes mains agissent presque automatiquement, en un geste répété, voir inconscient, mécanique. Je teste le bout de la clope du bout des lèvres, tire. La fumée m'emplit la gorge, s'arrête à mi-chemin entre la luette et l'œsophage, repart dans le sens opposé sans rien laisser d'autre derrière elle qu'un goût ample de brûlé. Encore et encore.
Je continue sur ma lancée, de la fumée s'expulsant de ma bouche à chaque mot que je prononce.

-Et si j'ignore le moyen, le lieu est d'avance décidé.
Le temple. C'est là qu'ils seront les plus...réceptifs.

Sujet: Re: Dans le coin des mortels