Munuroë
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Histoire d'une fin annoncée
Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeMar 16 Mar - 17:56 par JustMax
Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Commentaires: 0
La chronique du Dr CPJ - C'estPasJust, chronique informative et politiquement incorrect.
Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeMar 8 Déc - 21:18 par Dr CPJ
Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Commentaires: 3
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Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeSam 27 Mar - 15:06 par JustMatie

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Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeVen 26 Mar - 15:10 par Charlie Vicker

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 Un zeste de colère, un nuage d'amertume...

Message Auteur
MessageSujet: Un zeste de colère, un nuage d'amertume...   Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeMer 8 Avr - 18:33

Je ne dors pas.
Je ne dors jamais.
Les divinités n’en ont pas besoin, tout comme elles n’ont pas besoin de manger, de boire, ou de mêler leurs corps. Ce qui ne les empêche pas de le faire, mais pour le plaisir. Pas par besoin. Nous n’avons aucun besoin. Ou presque.

Il fait nuit et je regarde dehors, je respire l’air parfumé. Je n’ai pas besoin de respirer, mais la sensation est douce. Apaisante. Comme le chant des oiseaux de nuit. Mes pieds nus aiment le contact de l’herbe humide, le froid. Le froid ne me dérange pas. Le chaud non plus. Je les aime l’un comme l’autre, doux ou intense, à ma fantaisie…

Ma fantaisie…

Le soupir est sorti de lui-même, et je souris, l’un comme l’autre geste sont des gestes à eux, aux mortels, je les ai appris sur leurs visages et sur leurs corps. Ils sont si expressifs, si débordants de vie et de sensation. Quand j’ai découvert le monde j’ai cru, vraiment cru en lui, remercié celui qui m’avait donné vie de m’avoir aussi donné ce monde et ceux qui y vivaient, et le pouvoir de leur donner, de leur apprendre, ce que leurs sens de mortels pouvaient leur donner de meilleur…

Et j’ai essayé.

Des vies entières, leurs vies, j’ai marché parmi eux, et ils m’aimaient. Je leur montrais les fleurs et ils se ravissaient de parfums, les recueillaient et en faisaient une eau qu’ils m’apportaient en offrande dans de jolies fioles délicates… Je leur montrais les fruits, les racines, les herbes, les épices, et comment d’un repas ils pouvaient faire un délice parfait, et ils s’extasiaient de toutes leurs papilles affolées. Je leur montrais la mousse sous les arbres et la soie et le lin, et ils prenaient le goût des choses belles à voir, douces à toucher. Leurs maisons encore rudimentaires résonnaient des sons aigrelets des flûtes, de la vibration des tambours, et j’aimais écouter leur musique, j’aimais écouter leurs rires aussi. Je leur frôlais la peau, au passage, et ils découvraient le frisson délicat du désir, je leur montrais la délicieuse souffrance de l’attente et l’art de transformer en fragment d’infini ces enchevêtrements de corps que leur dictait leur nature mortelle.

Et j’ai appris d’eux, moi aussi. Appris à goûter la moindre seconde comme si l’infini ne s’étendait pas devant moi… A savourer leur vie comme si la mienne n’était pas éternelle… A repousser la limite des possibles, à toucher la beauté de la douleur et de la peur, qu’ils n’osent approcher, eux, si fragiles… J’ai même appris à les aimer, parfois, et à souffrir par eux.

Et puis ils ont changé.

Ce fut progressif, presque imperceptible.
Les villes grandissaient, se peuplaient, et parmi les peuples sont venus ceux que rien ne satisfait, qui ne savent plus voir, plus entendre quoi que ce soit de doux et de lent. Ceux qui voulaient plus, toujours plus. Plus de vin dans leur coupe, plus de sauce sur leur viande, plus de corps collé au leur, toujours plus, et jamais assez. Je passais au milieu d’eux et je ne savais pas encore que ceux-là allaient devenir légion. Parfois une main venait se plaquer sur moi, un regard empli de convoitise, et je ne comprenais pas…

Ce fut soudain.
Un jour peut-être une main de trop, un mot de désir brutal, un rire d’ivrogne…
Le dégoût.
Je me suis réfugiée dans le temple, et plus un seul n’osait venir troubler ma solitude. Celui qui a osé est toujours auprès de moi. Il dort en ce moment d’un long sommeil dont je ne sais pas si je le laisserai s’éveiller un jour… Je ne veux pas qu’il vieillisse, je ne veux pas qu’il meure. S’il meurt je serai vraiment seule, puisque tous m’ont abandonnée.
Mon père m’a renvoyée avec un geste agacé, quand j’ai tenté une dernière fois de lui montrer son monde. Mon frère… lui il se vautrait parmi eux, pourceau divin parmi les pourceaux ordinaires. Une coupe dans chaque main et autant de femelles collées à lui que ce corps qu’il a choisi lui permet d’en accueillir… lui… je n’ai même pas essayé.
Mes sœurs… L’une hurle de rage au fond de sa geôle et ne peut rien pour moi. L’autre, si douce, a voulu me consoler, comme si j’avais besoin qu’on me console, l’idiote, elle ne voit même pas qu’ils sont devenus pire que des animaux, c’est eux qui ont besoin qu’on leur rappelle ce qu’ils sont. La troisième… je ne l’ai pas trouvée. Elle a peut-être fui, ou je l’ai confondue avec un voile de brume, elle aime jouer à cache-cache…
Je suis revenue dans mon refuge.

Seule…
L’air de la nuit ne m’apaise pas.
De longues années déjà, cachée ici, dans ce coin à l’écart du monde, parce que je ne veux plus les voir, ni eux, les mortels, ceux qui étaient épris de tout ce que leurs sens leur apportaient de bon, ni eux, ma chère famille… J’ai compris. J’ai fini par comprendre.
Il y avait de la gêne dans le regard de Dieu. Et tant de mépris railleur dans celui de mon frère. Ils savent. Ils savent ce qu’il est advenu de ce monde, ils savent ce que les mortels ont fait de tout ce que je leur ai appris.
Ils le savent… et ils l’avaient prévu.
Ils l’avaient voulu.
Car quoi de plus facile que de régner sur un monde décadent ?
Ils se sont joués de moi.
J’ai été leur instrument, leur outil, leur jouet.

Mes poings se serrent.
Encore un geste de mortel.
Un geste qu’ils font quand ils sont en colère.
Toutes ces années, cloîtrée ici n’ont pas apaisé ma colère…
S’apaisera-t-elle jamais ?...
Banda
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MessageSujet: Re: Un zeste de colère, un nuage d'amertume...   Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeJeu 9 Avr - 11:06

Elle n’est pas venue vers moi, la sotte. Elle a cru que son père, ou pire, son frère comprendrait sa détresse. Comment auraient-ils pu, alors que l’un m’a mis en geôle alors que je pleurais ma Nature en perdition, et que l’autre en a rit ?



Dieu a fait de moi ce que je suis. Par deux fois il m’a créé. Il m’a accouchée, pour que je veille sur la nature. Pourtant, il n’a pas supporté que je fasse le nécessaire pour la protéger. Il se croyait certainement juste quand il m’a éloigné de ses mortels. Il m’a détruite quand il m’a privé de la chaleur du soleil et de l’odeur des fleurs. Il m’a fait renaître par moi-même dans l’obscurité, enchaînée à ma solitude et à mon désespoir, nourrie par l’odeur de mon sang et de ma peau brûlée par mes liens, ma condition de déesse laissée devant la porte. Mais j’en suis sortie, de ma prison poisseuse. J’ai brisé la vasque dorée où mes privilèges divins étaient enfermés, eux aussi. J’ai retrouvé la vue, mais depuis je garde le goût du sang dans et l’odeur de pourriture dans mes narines. Je me suis libérée seule. Et je vais te libérer, ma sœur.



Tu n’as pas besoin d’entendre mes pas pour savoir que j’approche. Comme je n’ai pas besoin de savoir où tu es pour te rejoindre. Nous sommes sœurs, liées à jamais. Tu as assez ruminé ta colère, jouant avec ta poupée de chair que tu as emportée dans ton isolement. Tu ne seras plus jamais seule, ma sœur. La colère sera ta plus belle compagne, après moi.



Je sais que tu refuseras mais ma main tendue dans un premier temps. Mais écoute moi. Je suis la seule à te comprendre.
Lymbia
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MessageSujet: Re: Un zeste de colère, un nuage d'amertume...   Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeVen 10 Avr - 1:30

Impossible.
Il l'avait enfermée, emmurée, enfouie.
Même ensemble nous n'aurions pu la libérer, comment a-t-elle fait ?
Où a-t-elle trouvé la force ?

Je flaire la brise, scrute le ciel, je tends mon esprit pour mieux percevoir son approche, me préparer. Elle n'est que furie, noirceur et folie. Des voiles d'ombre la suivent, des traînées de sang. Les morts, je les sens. Tous ces morts.

Comment a-t-elle fait ?
Pourquoi ?
Et que me veut-elle ?

La peur me fait vibrer, mais cette tension n'est pas que de la peur. Enfin l'un des miens daigne se rappeler mon existence. Enfin l'un de mes pairs pour fouler le sol de ma retraite.
Qu'elle vienne.
Quelle que soit la raison, qu'elle vienne.
Je suis prête.

Campée au centre du jardin, je fais face à ses ténèbres. L'énergie court en moi, au coeur de moi, docile, frémissante. Attentive. Si c'est la vengeance qu'elle cherche à tort ici, elle trouvera à qui se mesurer. Sinon... Nous verrons.


L'air se déchire là où le vide la crache, et la voilà, sombre et tordue comme une racine oubliée dans une cave. Rayonnante de noirceur aux reflets pourpres, le sang des mortels partout sur elle, les signes brutaux d'une première victoire. En moi l'énergie se rassemble, se contracte, se prépare à jaillir.
Mais pas encore.
Pas tant que je ne sais pas.


Ma soeur.

Oui, c'est ce que tu es.
Nous avons eu pour père ce même dieu distrait, distant, soeurs, nous le sommes.

Tu as fini par t'arracher au ventre du monde... ou est-ce lui qui t'a vomie ?

Il y a trop de jubilation dans tes yeux de sang.
Je n'aime pas ça.
Banda
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MessageSujet: Re: Un zeste de colère, un nuage d'amertume...   Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeLun 13 Avr - 12:03

Je n’entends pas les mots qu’elle prononce. Je sais qu’elle tente encore de se rattacher à sa nature première. Comme je l’ai fait pendant des lustres dans ma geôle. Mais il est temps pour toi de passer de l’autre coté. La noirceur t’envahira et te soulagera, toi aussi.

Banda, souviens-toi…

Je plonge dans son âme, pour réveiller en elle ce qu’elle voudrait oublier. Ce qu’elle a oublié. Souviens toi de moi, ma sœur. Souviens toi de ce que j’étais, avant. Je nourrissais de ma douceur les fleurs de ce monde. Je veillais d’un regard tendre sur les animaux de ces terres. Je chérissais les mortels et leur offraient sur un plateau d’argent la beauté naturelle d’un arc en ciel aux couleurs éclatantes. Et qu’ont-ils fait pour me remercier ? Ils ont chassés plus que de raison. Non pas pour se nourrir mais pour le plaisir de devenir plus forts et plus agiles. Ils ont détruits les plantes pour se concocter des onguents non pas pour se soigner mais pour paraître plus beaux, ou pour se rendre plus intelligents. Ils ne respectent rien. Comment pouvais-je les laisser faire ? je voulais simplement protéger la Nature, protéger Ma nature.

Crois-tu que je méritais une telle punition ?

A ton tour de plonger dans mon âme. Vois les souffrances que j’ai endurées, coupée de ce qui m’était le plus cher, parce que notre cher Père ne voulait assumer la dérive de ses mortels. Il fallait que je le fasse, tu comprends. Il fallait que je les arrête. Mais Dieu a fait un choix. Il a choisi les mortels. Et dans l’obscurité de ma geôle, je n’ai eu que pour compagne ma colère. La sève qui coulait dans mes veines est devenue du sang noir et épais. Pourtant, au début, il était beau, mon sang. Fluide divin qui coule au rythme des rivières. Grâce à une petite entaille sur mon poignet, il était mon repère du temps qui passe. Mon sablier. Et il est devenu mon propre breuvage. Je me suis nourrie de mon propre sang, ma sœur, parce que ce Dieu avait mieux à faire que de se souvenir de mon existence !

Je suis toujours la même. Enfin presque.

Oui, je suis toujours la même. Une once de folie meurtrière, et un immense besoin de vengeance en plus. Tu vois ma sœur, tu peux rester celle que tu es. Il suffit de te laisser venir dans mes ténèbres, tu seras simplement soulagée.
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MessageSujet: Re: Un zeste de colère, un nuage d'amertume...   Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeMer 15 Avr - 14:26

Elle m'arrache à moi-même et me noie dans son âme, et je vis avec elle son éternité de solitude et de désespoir. Je vois avec elle sa nature devenir un instrument aux mains des favoris de Dieu, de ces mortels décadents et immodérés en tout... Et je ressens avec elle la faim de vie, le déchirement d'être séparée de tout ce qu'elle aime, la colère et la haine, la folie. Je griffe avec elle les murs de sa prison, je hurle avec elle à m'en ruiner la voix, je me débats comme elle dans les chaînes de métal haï, ce métal qui ronge mon coeur, qui tue à petit feu toute joie, toute douceur, toute beauté.

Quand elle me lâche enfin je sais.
Nous sommes pareilles...
Elle a juste eu la force que je n'ai pas eue, celle d'exiger au lieu de demander, celle de crier quand je gémissais, et pour ça, notre père, notre cher père l'a ensevelie loin de lui, au fond de la terre. Moi il m'a laissée libre. Mais moi j'étais incertaine, trop hésitante, pas assez forte pour le forcer à voir... J'ai baissé les bras. Je n'étais pas dangereuse.

Et la voilà devant moi, vidée de sa chair, vidée de son amour et de sa beauté, sèche comme une racine, et aussi dure. Mais toujours la même. Plus forte même. Et je sais qu'elle va se battre. Et que son combat pourrait être le mien... Ils ont abusé de ses dons comme ils ont abusé des miens... Ils ont mérité...
Non.
Non...

Je secoue la tête, je recule.
Le sang, le carnage... Non...
Ses bras sont secs, parcheminés, des serres d'oiseau de proie, et la main que je tends devant moi est trop douce, trop tendre. Une main comme la leur. Comment pourrais-je ?...

Mes genoux ont touché l'herbe humide de la nuit, de mes yeux levés je la vois, implacable, fière, les prunelles de sang au regard intense, la lueur d'urgence. Me méprise-t-elle d'être ce que je suis ? Sa soeur trop faible pour avoir osé attaquer de front, trop faible pour avoir contré la volonté de Dieu, cette gamine qui s'est enfermée pour bouder... Sous son regard de sang, je m'avoue ma défaite, ma couardise... Ma faiblesse...

Je ne suis pas comme toi.

J'ai soufflé ça sur la brise.

Le carnage...
Je ne pourrai pas.


Je secoue la tête, moins une négation qu'une façon de me débattre contre moi-même. Combien de fois ai-je eu envie, l'envie brutale de me retourner vers le malotru qui osait porter la main sur moi, combien de fois ai-je retenu le pouvoir qui gonflait en moi, ai-je imaginé des châtiments, qu'il devienne sourd, qu'elle devienne aveugle, que l'amertume du fiel lui sature le goût à jamais, que les démangeaisons le rendent fou, qu'elle tombe là où elle est secouée par un orgasme sans fin, qui aura raison de son coeur trop faible. La mort par le plaisir ou l'horreur, la mort par l'excès ou le manque, par tout ce que vous m'avez volé.
J'ai parfois rêvé de ça.
Mais jamais...

Le souffle court, j'écoute mon âme qui se déchire.
Le souffle... Encore quelque chose à eux. Ils respirent comme ça quand ils souffrent, quand ils ont peur, quand ils jouissent ou quand ils ont trop couru.
Ma soeur, regarde-moi...
Je leur ressemble trop...
Comment pourrais-je ?...


Comment ?...

J'ai relevé la tête.
Cherché ses yeux, sa force, cette puissance qui flotte autour d'elle comme des voiles plus sombres encore que la nuit...
Ma soeur, je suis perdue...
Je ne sais plus où est la route...
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MessageSujet: Re: Un zeste de colère, un nuage d'amertume...   Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeVen 17 Avr - 11:18

Tu leur ressembles trop pour être comme moi !

Regarde toi, ma sœur… Si je le pouvais encore, j’aurais pitié de toi. Dieu m’a ôté mes pouvoirs divins lorsqu’il m’a enfermé. Toi, tu t’enfermes de les avoirs perdus à trop vouloir leurs ressembler. Libère toi maintenant, ou tu deviendras mortelle, comme eux. Et tu sais désormais qu’ils ne méritent pas que tu leurs fasses un tel cadeau.
N’écoute pas les pleurs des mortels ! Oh, ils te rappellent à eux, tu n’es plus là pour leur faire goûter l’extase divine.

Tu es une déesse ! Montre toi digne de ta condition !

Entends tu les cris de Dieu ? Il lève son armée contre moi. Pourquoi ? Sais tu pourquoi ? Pour protéger ces vermines. Pour que le vice continue à abreuver ces terres. Il ne veut pas voir, il ne veut pas admettre que son Erreur doit être réparée. Il préfère se complaire dans cette débauche. Je ne peux l’accepter !

Ne deviens pas comme moi, ma sœur. Mais ne soit pas comme lui.

Il est temps pour moi de partir lever une armée. Ma sœur fera son choix. Elle sera avec moi, ou contre moi. Les divinités n’auront pas le choix de la neutralité.
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MessageSujet: Re: Un zeste de colère, un nuage d'amertume...   Un zeste de colère, un nuage d'amertume... Icon_minitimeMar 28 Avr - 23:36

Elle est partie.
Son absence laisse un vide froid, un creux dans la boue du monde où suinte l'eau sale de l'incertitude, du doute et du tourment. Une flaque aux reflets de sang. Je m'y mire avidement, à m'y noyer les yeux. Savoir.

Ma route est obscure.
Je la croyais finie ici, dans ce jardin à l'écart du monde, créé par moi, pour moi, un refuge où la laideur n'a que la place que je lui donne pour relever la beauté, où l'imperfection est l'écrin pâle qui révèle la splendeur, un palais immense et un nid douillet, ma place, inaltérable. Et Lymbia est venue, et mon jardin me devient une prison. Et la route s'ouvre à nouveau, mais je ne sais où elle me mène, les chemins sont tortueux, nombreux, et tout aussi menaçants les uns que les autres...

Je ne pourrai rester ici, quoi que je choisisse... Je peux protéger mon jardin, mais je ne peux plus m'y terrer, c 'est impossible, il faut choisir et décider... Trouver la bonne route... Vers mon père ou ma soeur, la meilleure route... Mais ai-je le choix en vérité...

Lymbia, ma soeur, j'ai la même rancune que toi...
Ce que nous avons créé, il n'y a pris aucune part, il s'est contenté de laisser faire et d'observer. Jamais un geste d'assentiment, jamais rien. Il t'a regardée répandre la vie, il l'a donnée à ses chers mortels... Il m'a regardée leur apprendre à être plus que des bêtes, à dépasser le besoin pour atteindre l'envie, le désir, et découvrir le plaisir de la satiété. Et ensuite il a regardé le monde devenir fange, et les hommes se muer en pourceaux. Et son fils adoré, notre frère, qu'a t'il fait d'autre que de s'y vautrer ? Oui, lui et son sourire arrogant, lui et l'indifférence de ses yeux sombres, qu'a-t-il jamais créé ? Qu'a-t-il jamais recherché d'autre que son plaisir immédiat ? Qu'a-t-il jamais fait d'autre, ma soeur, que prendre à pleines mains ce que nous avions lentement façonné ?... Et notre père l'a laissé faire... et notre père... Est-ce ce qu'il voulait ?

Je relève la tête et fixe le ciel violet.
Nous lui avons apporté le monde et il l'a donné en jouet à ce fils dépravé.
Lymbia... c'était un cadeau de plus à son enfant chéri, rien de plus... Rien de plus pour lui.

Je me lève.
Je vois la route à présent.

Mes pieds foulent l'herbe humide, puis la pierre lisse de la terrasse, puis les tapis profonds. Mon mortel sommeille toujours, il continuera à sommeiller... si nous échouons personne ne te fera de mal, jamais... Quelques gestes et le cristal limpide se referme sur lui, le même que celui qui préserve les corps des autres dans le mausolée. Le savais-tu ? Ce n'est que du sel, celui de mes larmes. Il te protègera de tout, les larmes sont inaltérables... Je reviendrai... Tes rêves sont à l'abri avec toi, le temps passera vite, je reviendrai bientôt... j'espère.

Quand je quitte le jardin pour rejoindre ma soeur, je sais que je laisse derrière-moi bien plus qu'un amant endormi. Je connais les risques... Mais il n'y avait qu'une route, à y bien regarder. Les autres n'étaient que des illusions, des leurres. Je ne peux rejoindre celui qui m'a créée, car il ne m'a créée que pour me trahir. Je ne peux rejoindre ce frère que j'aime pourtant malgré tous ses défauts, car ma rancune entache mon amour et le rend acide et douloureux... Est-ce que tu savais ? Je crois que tu savais... Je ne sais pas si je pourrai te pardonner, mon frère.

Fendant la nuit irréelle qui règne au-delà du monde, je vais la rejoindre. Celle qui fut vie et qui est colère et rancune. Je vais ajouter à la sienne ma colère et ma rancune. Plus ma peine, mon amertume et mes illusions brisées.

Bien affûtées, elles feront de superbes armes.
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