Paumée.

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Sujet: Paumée. Ven 3 Avr - 11:57

Une petite balade en ville pour se changer les idées, rien de mieux. Puis pour évacuer toutes ces mauvaises pensées qui prennent place. C'est comme ça que je suis sortie, persuadée que ça me ferait du bien.

Plusieurs semaines ici. Combien? Aucune idée. Ici? Dans cette ville, là où lorsqu'on ne fait pas attention les poches se trouent, se vident, des mains vous frôlent, certain arrivent même à vous saouler, à profiter de vous, à vous jeter, un inconnu vous console, un p'tit remontant et avec de la chance c'est juste pour vous dépouiller à nouveau. Sinon c'est repartit pour un tour.
Vous vous dites alors dehors c'est probablement mieux. Erreur. Fatale...Ce ne sont plus les mains qui se perdent sur vous mais bien les lames qu'elles portent.

Mais parfois la chance vous rend visite. Un verre, un sourire, un respect, et aucun départ inattendu hormis dans les cieux.. De la naît alors la jalousie de certains, de certaines, ils vous feront douter, raconteront milles et une chose pour éveiller en vous ce qu'ils ressentent, pure jalousie. Ce sentiment prend place, vous n'êtes plus le même, la même. Des situations anodines deviennent de vraies catastrophes. Cependant il vous rassure, la confiance qui n'est jamais partie totalement prend place définitivement car vous savez que vous êtes idiote de se laisser corrompre par tout ces fouteuses de merde. Ils n'ont rien d'autre à faire, il ne faut pas l'oublier.

Vous aimez ce que vous possédez, et vous le garderez néanmoins jalousement. Ce n'est rien pour certains, c'est l'impossible pour d'autre. D'autres comme moi. C'est ce que je pensais en arrivant ici. A vrai dire tellement impossible que je n'y pensais pas. Je pensais me fondre dans la masse, passer inaperçue aux yeux de tous. Mais non certains sont venus vers moi. Pour ce que je disais auparavant? Non. Du moins je ne le pense pas. Certains parmi ceux là reviendront même par la suite bavarder.

Un de ceux là, assez étrange, me fera naître la curiosité de visiter plus le monde. Par un moyen que je n'osais imaginer. J'ai hâte, et puis ça me donnera du travail plutôt que de rester à rien faire.

Un seul, celui des cieux, m'a regardé comme il l'a fait. Avoir l'impression d'exister, d'être quelque chose à ses yeux d'important, d'être tout simplement aimée, Et ça pour rien au monde je ne l'abandonnerai, surtout pas pour toutes ces emmerdeuses. Même si depuis mon cœur est plus sec envers tout le monde, jamais il le sera envers lui. Maintenant ça sera silence ou vérité en pleine face. Ils sont pas prévenus, tant pis.

*Shoot dans un caillou, l'envoyant au loin.*

Et ces nouvelles qui viennent pas, ça me stress. Peut être viendront-elles pas, hier en repartant je pense avoir été désagréable envers lui. Mais ce fut plus fort que moi. * soupire * J'y peux rien, enfin si, mais... Le sentiment de se sentir extrêmement inutile finira par passer..sur place y'aura bien une corvée patate. Quoi que si y'a un de ces prototypes d'éplucheurs automatiques vu en magasin pour faciliter la tâche... Pff encore mes idées noires. Rentrons mon ange va me les faire rayonner! Ah c'est vrai c'est lui qui veut m'appeler comme ça hihi...mon cœur.

Mes yeux se relèvent en même temps que la main pour ouvrir la porte de l'auberge mais...mais c'est pas l'auberge là...c'est vide..un tapis d'herbe...aucun bâtiment, personne en vue...j'étais persuadée pourtant d'avoir tourné en rond dehors...mais non pas du tout. Qu'est ce que je fais là..et surtout c'est où ce là?

Ça ne me dit rien... A trop réfléchir j'ai trop marché, j'ai du sortir de la ville et me paumer. En plus il fait déjà à moitié sombre, le Soleil est déjà hors de vue.

Léger bruissement de feuillage en arrière.
Rha cette malchance dont je parlais...voilà qu'elle me tombe dessus... Ma main se pose à la ceinture pour prendre mon arme. Rien. Que dalle. *Tilt* Je l'ai laissée dans la salle de bain, je devais la nettoyer de tout ce sang ce soir. Surtout du sang de ce pauvre gars...je l'avais pris pour un fauve dans la foret.... je m'en veux encore. Quoi que c'était moi ou lui je pense. J'ai pas pris le temps de le lui demander.

Là! Je fais volte face. Arme ou pas arme ça se passera pas aussi facilement que ça! Ce n'est pas un animal j'en suis persuadée...

Aller! J'avais tenté de crier, nerveuse, ma voix en était sortie à moitié cassée. Ça faisait pas très rassuré non plus...

Sujet: Re: Paumée. Mer 8 Avr - 16:22

Une sale teigne, que ce nabot prétentieux. Rien qu'une sale fouine, une de plus, qui ramasse les ordures des rues de LoneDonne sous ses pieds, voir ses mains, ce fils de tentaculaire moisi... Ce gosse, puant le phacochère à des kilomètres à la ronde, exhalant des ondes vicelardes et dégoulinant d'une mauvaise malice si abondamment qu'on pourrait la ramasser à la louche... Même pas douze ans, elle lui aurait donné. Même pas douze années d'une vie sordide aux côtés de modèles, de couleuvres telles que lui, mais en version agrandie et au mauvais esprit culminant. Ce n'est peut-être pas sa faute après tout. N'empêche que sa connerie lui était si étroitement chevillée au corps, son esprit tellement encrassé et acide, qu'elle avait beau lui chercher toutes les excuses du monde, mauvaises fréquentations, mauvaise vie, mauvaise éducation, elle n'arrivait pas à se calmer et encore moins à ralentir sa course.

Ce gamin aux airs de clodo un peu trop gras s'était jouée d'elle. Leurré par sa taille minuscule de sylpheline, attiré par sa silhouette pourtant dépourvue d'atouts généreux et abusé par son air de petite fille, il avait trouvé intelligent, subtil même, de lui lancer une remarque plutôt déplaisante et de se rengorger, tout fier de son mauvais jeu de mot. Youtcha l'avait ignoré, perdue dans ses pensées et n'ayant aucune envie de rentrer dans le jeu du nabot. Mais le gamin avait insisté, et quand il s'était mis à lui courir après, presque en l'insultant, elle n'avait pu s'empêcher de réagir : elle avait fait volte-face pour se retrouver nez à nez avec un garçon qui la dépassait d'une demi-tête. Petit pour un ado, évidemment plus grand pour une jeune sylpheline. Il avait un visage légèrement boutonneux d'adolscent pré-pubère sans signes particuliers, mais de grandes mains, de très grandes mains qui avait attiré l'attention de Youtcha, et très sèches, autant par la peau que par la vivacité. Qui peut être un avantage.
Mais aussi un inconvénient lorsque les mains sont si fébriles qu'elles s'égarent sans la moindre once de finesse sur le postérieur de la sylpheline qui s'apprêtait à lui apprendre quelques rudiments des choses qu'il convient de faire, ou pas. Elle était loin d'être une mère-la-vertu, Youtcha. Mais elle parlait volontiers autant comme une charretière que comme une bourgeoise et aimait également tromper les gens sur ce qu'elle était. Un jour, elle était joueuse de flûte ou assistante d'un montreur de Fauve kipeu, forraine, le lendemain, elle était la fille d'un baron disparu en mer...
En tout cas, elle était encore plus loin d'apprécier la conduite de ce gamin débile.

Elle lui avait attrapé la main, prenant bien soin d'y enfoncer ses ongles au passage, et la lui rendit en lui collant sur le torse tout en le poussant. Mais sa force de mouche ne fit pas grand effet au "nabot" qui avait ensuite tenté à son tour de la "dresser" selon ses propres termes, voulant récupérer l'argent qu'elle détenait dans ses poches, tentative vaine et inutile car 1) elle n'avait pas d'argent et 2) elle avait une dague accrochée à la ceinture, sous sa tunique beige, et était bien décidée à s'en servir. Elle sortit donc son couteau afin de tenir en respect l'autre abruti, qui finit par trouver que finalement, le couteau valait mieux qu'une poignée de piècettes. Il bondit maladroitement, lui choppa le bras violemment et lui tordit le poignet. Puis il détala comme un lapin pourchassé, la dague de Youtcha dans la main.
Electrochoc.
Youtcha poussa un juron et s'était lancée à sa poursuite pour récupérer son arme. Elle n'avait pas fini de proférer son insulte à l'égard du nabot qu'elle avait déjà parcouru six mètres, mélangeant le vol et la course dans un véloce mouvement. Sa poursuite la conduisit hors de LoneDonne. Rapide, le voleur, et endurant. Mais Youtcha serait plus forte que lui, elle l'avait décidé. Seulement voilà, ses grandes jambes avaient eu l'avantage et il avait désormais disparu dans les taillis. Refusant de renoncer, Youtcha grimpa, s'aidant de ses ailes, dans un arbre plus haut que les autres, et scruta le sous-bois. Des pas retentirent, mais c'était loin d'être ceux du voleur. Ils étaient calmes et posés.
La nouvelle venue d'une race non-identifiée depuis ses branches s'arrêta au pied du tronc. Youtcha bougea sur sa branche, deux feuilles tombèrent. Elle parla.

- Bonjour...Inutile de vous mettre en garde, ce n'est pas à vous que j'en veux. Vous n'avez pas vu passer un jeune zumin qui sent le bouc ?

Elle descendit de quelques branches pour se poser à califourchon, quelques mètres au-dessus de la...La. Youtcha n'était sûre que de son sexe, mais c'était bien suffisant pour la nommer.