Echos du Paradis.

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Sujet: Echos du Paradis. Dim 26 Oct - 13:04

Je me réveille assise sur la chaussée de marbre qui marque l'entrée du paradis, le dos calé contre l'un des hauts parapets blancs, encore inconsciente il y a quelques instants. J'ai la vue trouble et ma tête est en morceaux. C'est comme si une armada de mineurs miniatures faisaient des fouilles dans ma tête. Je peux sentir leurs marteaux battrent à mes tempes, leurs fraiseuses vriller l'arrière de mon crâne, et leurs piolets enfoncer leurs pics pointus quelque part derrière mon oreille. J'ai une aile froissée, et l'épaule endolorie. Nom de dieu de foutu rat...C'est pas permis d'être aussi sauvage en étant si petit. Comme quoi la taille ne veut rien dire. Enfin, seulement pour les monstres. Parce que devant moi par exemple, personne ne tremblerait. Et ils auraient raison. Je suis quasi innoffensive. Et sans la dague que je serre sans cesse à mon côté, je deviens une proie.

Je respire un grand coup. Au moins ici, je serai tranquille. Il n'y aura pas de monstres qui me sauteront dessus au moindre pas hasardeux derrière un buisson malsain. Même les munuréens qui ont choisi de se reposer ici sont pacifiques. C'est peut-être dû à la présence du bordel pas loin, allez savoir, ça ferait tache de s'y présenter avec du sang plein les papattes.
N'empêche, j'ai faim. Et il n'y a pas grand chose à manger sur quelques kilomètres à la ronde. Faudrait que je redescende en bas, et ça, pas question avant d'avoir récupéré des forces. Bon, ça va, mes maux s'estompent lentement; Je me relève et me dirige à pas lents vers un arbre touffu sous lequel je m'assieds. Vérification du contenu de la besace. Deux queues de rat...Beûrk. Une dent de rat. Re-beûrk. Et...oh ! un bout de carotte moisi. Sûrement la maigre récolte prélevée sur une tartine. Dégage, sale légume fétide. Tu empestes ma sacoche. Beûrk.
Et moi, j'ai toujours la dalle au ventre. Et après tout, il y a du monde ici-haut. Dont beaucoup ne sont pas encore réveillés...Dont beaucoup sont beaucoup plus expérimentés que moi...( La vache ! Le bestiau ! C'est pas un ratgressif, ni même deux, qu'il faudrait pour l'achever, le machin, mais plutôt toute une armée ! )Dont j'espère qu'ils ne se réveilleront pas au moment où je glisserai ma main dans leurs poches dans l'espoir de récolter quelque chose à se mettre sous la dent...

Allons, on est pas sylpheline pour rien...