Une rude journée dans un monde de fous, ah ça oui

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Quelle journée…
J’ai besoin de repos, ça oui.
L’auberge est plus tranquille à cette heure-ci. Je monte dans une chambre, le regard dans le vide, en traînant, les pieds, ça oui.

-Aïe ayaya youille !!!!! gnniiiii SCROTUM !!!

Maudit clou qui dépasse du planché ! Je me le suis bien mangé en plein dans le petit orteil, ah ça oui !
Journée de merde !

Je boite jusque dans une chambre, celle où il y a une bibliothèque. Mais je n’ai même pas envie de feuilleter un livre, ça non. Je m’assoie au pied de l’étagère, meuble bien rassurant, ça oui, et je fais le point en frottant mon pied.

Ca à commencé dès ce matin, dans les rue de Lonedonne, ah ça oui. Je sortais de l’auberge par les égouts (ça, c’est à cause de cette saleté de porte qui n’ouvre jamais au même endroit. Résultat, je me suis perdu en cherchant une autre sortie, ça oui) et quand enfin j’ai réussi à remonter à la surface, un type louche à commencer à me suivre. Ca tête ne me revenait pas, ça non. Il faisait froid dans le dos avec ces grands bras maigres et son sourire de psychopathe sans gencives. Alors j’ai accéléré le pas mais il m’a rattrapé. Ca oui, j’ai passé un salle quart-heure ! Qu’est-ce que j’ai bien put lui faire pour qu’il me maltraite comme ça ? J’ai put me sauver en courant, mais il était toujours à mes trousses. Toute cette foutue matinée, ça oui ! Pendant toute la matinée j’ai courue de la rue à la pleine, de la pleine à la forêt, de la forêt à la rue… Il ne s’essoufflait jamais, ah ça non, en plus d’avoir des grandes enjambées. D’ailleurs, j’ai mal aux jambes, ah ça oui ! On ne m’a jamais autant fait courir. Heureusement que j’ai put me réfugier dans cette auberge, ah ça oui. Mais il est resté devant la porte. Je n’osais plus sortir parce que tant que je restais dans cette pièce, avec la foule, il n’oserait pas m’attaqué.
J’ai put trouvé un peu de réconfort dans les bras de Mr Gordon, ah ça oui. Une chance qu’il était là, ah ça oui.

Et puis il y a eu ce nain. Jamais , ça non, je n’avait vu un nain aussi bête et aussi casse-pied ! Il aurait été un sujet d’étude intéressant, ça oui. Mais il n’a pas voulu coopérer, ça non. Et puis, il faut être déjà bien atteint du bulbe, ah ça oui, pour s’empiffrer de tartines aux TFB ! Ca explique peut-être son comportement étrange et exaspérant… Heureusement, il est partit, ça oui, quand j’ai commencé à jouer au fléchettes à coup de seringues de tranquillisant. Hélàs, je l’ai loupé, ça oui. Et maintenant, il va raconté à tout le monde que je suis dangereuse. J’espère qu’il ne connais pas mon nom. Ca ferait une bien mauvaise pub pour le petit commerce des Covalus.

Après quoi, le comble de la journée, ah ça oui, j’ai discuté avec des divinités. Moi qui ne suis même pas croyante ! Il y en a eu trois, ça oui, rien que ça ! Odieuse, ça oui, Lympia (ou un truc dans le genre), ça oui et Odieux, ça oui aussi. Et ils parlaient de la deuxième qui s’était évadée d’une cage où Dieu lui-même l’aurait enfermé. Et puis ça ah parlé de la fin du monde, de l’enfer et tout le tintouin… Mais j’ai sûrement halluciné, ah ça oui ! C’était trop d’émotions en une journée, j’ai pas supporté, ça non.

Ce monde est fou, ah ça oui ! J’ai osé croire qu’il avait un sens, que je suis bête ! Je tombe haut… de très haut, ah ça oui. Non, il ne faut pas pleurer, je dois rester forte, ça oui.
Allez, on se détend, ça oui, on respire et on va se faire un gentil pétard pour se calmer avant de dormir. J’ai un peu de pavot indigo dans mon sac, ça oui. Merci mamie Morphée ! Je roule soigneusement les herbes, ça oui… attention à ne pas en faire tomber… je me l’allume et je me le fume. Voilàààà, une bonne inspiration… Oooh, là jolie fumé bleu ! Ca fait du bien, ah ça oui. Je retrouve même le sourire. J’ai plus qu’à me traîner jusqu’au lit, à vautrer et à tout oublier, ça oui.
Etendue sur les draps, les yeux en utérus de fourmis, ça oui, je laisse la nuit et le pavot emporter tous mes soucis.
Enfin… quelle tranquillité….ah ça oui….