La chronique du Dr CPJ - C'estPasJust, chronique informative et politiquement incorrect.
Mar 8 Déc - 21:18 par Dr CPJ
Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …
Le tour du monde en 80 jours - Balade méli-mélo sans queue ni tete
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Sujet: Le tour du monde en 80 jours - Balade méli-mélo sans queue ni tete Mar 13 Oct - 0:20
Ouais, c’est comme ça, c’est la balade méli-mélo, le fourre-tout du chemin des écoliers, la vague de surf que je prends au tournant pour faire un tour sur ce monde de dingues. J’ai pris la première à droite, la première à gauche, à moins que ce ne soit l’inverse, on s’en fout et qui s’en inquiète. Je perds mon chemin en suivant ma marche à cœur ouvert, c’est si grand par ici.
Y a pas foule. Curieux, pourtant on sent tout de suite qu’on a mis du cœur pour faire tout ça.
Oh, je vois bien les restanques des mauvais esprits, ça pu dans certains coins bien assaisonnés. Hypocrite, il y en a surement des tas qui ont foulé ce parcours, même des belles plumes.
Où je suis moi… Le port. C’est pas mal, mais y a pas foule. Tous crevés sans doute, ou tous barrés. Il fut un temps, il y avait un bateau, une sorte d’arche avec des spécimens fuyants. Je me demande ce qu’ils sont devenus. Bouffés par les coraux, peut-être, mais peut-être pas. Enfin, on s’en fout, c’est pas ceux qui sont partis qui comptent, mais ceux qui restent. Autant prêcher la qualité que la quantité.
Je vais peut-être pas m’attarder trop ici, ça sent pas bon le poisson pourri sur les étales. Et pis seul, on n’est jamais mieux que mal accompagné, alors, je vais aller chercher de la compagnie, mais pas ici. A moins que… Si je gueule pour dire qu’ici, y a encore quelqu’un… Non, ils sont tous loin ou sourds.
Je vais passer le cap, le pas, passer la route, le chemin, la roue qui tourne et poursuivre ma route, ce chemin de cahute un peu étrange dans ce monde déserté. Je vais pas m’attarder trop prés des rives, on sait jamais, dés fois que l’envie de faire le grand saut me prenne aux tripes. Une chose est sure, j’irai où le vent me fera pas tomber. Un coup de fouet dans le dos, ça va une fois, ça passe deux fois, à la troisième on hésite à tourner le dos. Et marcher à reculons, c’est pas idéal.
Y a quelqu’un !!
Mais pourquoi je gueule…
J’ai encore du chemin à faire, le tour de ce monde à pied.
Dernière édition par Arlequin le Mer 14 Oct - 0:16, édité 1 fois
Arlequin
Age : 45Gang : Les Paillard du désert Race : ZumainDate d'inscription : 17/07/2008
Sujet: Re: Le tour du monde en 80 jours - Balade méli-mélo sans queue ni tete Mar 13 Oct - 0:59
Rien à perte de vue. Du bleu, du bleu, du bleu, du bleu. C'est un beau bleu ceci dit, assez obsédant quand même.
C'est normal me direz vous. Je suis allongée au milieu de nul part, et je ne vois que ce qu'il y a au dessus de ce nul part. Ou en dessous ? Il y a en qui dise que c'est le ciel, moi je dis, c'est peut-être le sol en fait, et à ce moment là je vole, et c'est cool ! Et, mais peut-être même que si je me retourne, je verrais aussi du bleu, du bleu, du bleu, parce qu'en fait je suis au milieu du dessous, ou du dessus, ou des deux ! Le milieu ! Bref.
D'ailleurs, si ça se trouve, je suis debout, et je vois devant... Ou derrière ! Pour faire plaisir à tout le monde, on va dire que je suis inclinée dans une certaine direction, ou plutôt dans une direction certaine. Qui sait. Ou bien, je ferme les yeux, pour ça que je verrais tout bleu, le reflet de mes yeux dans ma paupière... Non, impossible, quand on ferme les yeux on voit noir-beige-rouge-jaune.
Et oh, ça va, j'ai compris, je vous ennuie et là n'est pas le sujet. Qu'est ce que je fous là ? Ben j'écoute bon sang ! J'écoute le silence, ça c'est ce que l'esprit le plus avisé me répondrait. Mais en fait non, je guette le bruit, parce que qui dit bruit, dit danger potentiel. Et comme je vois tout bleu, que le bleu c'est la mer, et donc l'eau, et donc les lacs et les rivières... Et dans les rivières y'a... Yurk ! Et des fois, ils vous regardent de leurs petits yeux méchants.
Enfin bon, y'en a un qui vient de m'exploser les tympans ! Je suis obligée de me relever, ou de me rallonger je ne sais plus avec tout ça !
Et, dîtes donc, ça ne vous direz pas de faire moins de bruit ??? Parce que oui, y'a quelqu'un, évidemment, mais en plus ce quelqu'un essaye d'écouter vous voyez ? Alors, allez gueuler là où je ne vous entendrais pas !
Nej
Age : 34Race : Psych... zumineDate d'inscription : 07/06/2009
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Sujet: Re: Le tour du monde en 80 jours - Balade méli-mélo sans queue ni tete Mer 14 Oct - 0:02
Qui me parle ? Ça y est, je suis mort ? Ptain de neutron, ça vous tue un homme à retardement. Ah mais… Je suis pas mort ! Y a encore des survivants. Chouette, c’est une nana, on va se reproduire et repeupler ce monde de morts.
Oui mais… faudrait pas qu’elle soit coincée, parce que sinon, comment on va le repeupler le monde ? Raaaa c’est embêtant ça ! On verra plus tard.
Je vais m’approcher d’elle, histoire de voir à quoi elle ressemble. Ah oui, mais… non. Elle a dit que je dois aller gueuler ailleurs. Bon, ben y a plus qu’à, alors. Non, je déconne !! Je vais aller voir comment elle est faite et si on va pouvoir repeupler le monde.
Je grimpe une dune, ou bien c’est un rocher. Je sais plus moi, à force ! De toute façon, faut bien planter le décor, alors je plante. Voila, je suis en haut du décor et j’observe, je cherche où se cache la reproductrice… là ! Elle est là, allongée nue sur la plage ou l’herbe, à vous de voir. En tout cas, elle est nue et même qu’elle fait des trucs cochons avec sa main. Rooo ça va !! Non, elle est pas nue et elle fait pas des trucs cochons. Mais elle aurait pu !
Bon, maintenant, faut s’approcher et entamer la conversation. Ensuite, on parlera reproduction.
J’approche.
Toc-toc !!!
Ouch, j’ai tapé un peu fort peut-être ? Zut ! J’ai oublié qu’il n’y a pas de porte dans ce décor. Tant pis, on fera comme si. ‘Jour
Je fais le tour du monde, ça vous dit de faire la route avec moi ? Apres, faudra que je vous parle d’un petit quelque chose, mais ça peut attendre un peu, mais pas trop, on a du boulot.
Arlequin
Age : 45Gang : Les Paillard du désert Race : ZumainDate d'inscription : 17/07/2008
Sujet: Re: Le tour du monde en 80 jours - Balade méli-mélo sans queue ni tete Sam 17 Oct - 0:47
Elle prend le temps de répondre. Patience... Autant pour moi, j’ai une pensée qui réveille un truc quelque part dans ma cervelle. Un air d’avant-hier, d’hier ou d’il y a un instant. Le genre d’air qui gifle par sa soudaineté. Sa froideur. L’air de rien demain, quand les chemins se seront séparés par trop différents, trop éloignés. Un air qui balaye la poussière sur les vieux meubles, les vieilleries qu’on pensait déjà inutiles. Ces vieilleries qu’on aurait aimé bazarder mais qui reviennent sans cesse attisées par des airs de mauvais esprit. Toujours les mêmes. La même rengaine qu’on déballe comme un linge sale qu’on vous jette sur le palier. Pour servir d’embuche. Une boue infecte qui colle au talon. Ça sent le réchauffé, l’indigestion déjà vomie et resservie. La roue tourne, tourne, pour revenir au point de départ. Un mouvement perpétuel qui fini par devenir insupportable par sa répétition, son geste identique, sa révérence cent fois faite et cent fois trahie.
J’aimerais en rire. Mais, comme une caresse infiniment répétée, la douleur a remplacé sa douceur, son velours, son feutre des premiers instants.
Le sait-elle ?
Sait-elle qu’elle fait plus mal qu’une main au collet. Que ses blessures sont du venin qui torture jusque dans la moelle. Non. Elle l’ignore, trop courbée sur l’omniprésence de son nombrilissime. L’impotence sensuelle, les yeux bornés sur des vieilles rengaines, brulures d’estomac aux aguets, bile sur le bord des lèvres, acide en bout de langue. Je t’aime… moi, non plus. Un jeu de taquin qu’il faut savoir borner pour cause de rupture. La tête contre les murs, Bazin s’en mordrait les doigts.
Otez-lui son gant de velours et découvrez ses ongles aiguisés, ses doigts arqués, la haine sur la veine. Le mal déforme les articulations pour en faire des crochets, comme on pend les Carcasses. Caresses.
De la barbaque tout ça, rien que de la viande pendue sur un crochet de boucher. De la chair à canon. Elle grogne, rumine et vomie. Ça sent mauvais, c’est de la vinasse qu’elle digère mal et qu’elle ressert. Toujours, encore, pourtant. Il n’y a plus de pourtant, plus de pourquoi, plus d’excuse. Les dés sont jetés. La fin des yeux qui scrutent sous les coutures de la peau.
Le vernis s’est écaillé. Les bagues n’embellissent plus. Les sourires sont faux, définitivement.
Pourtant. Tien, il en existe encore un. Pourtant… la peine, curieuse ironie, s’est invitée. Qui l’aurait cru. Mais cette fois, je la remballe à force d’excuser. Je me l’enfonce bien profond dans le fond de la gorge. Et s’il le faut, je pousserais avec le doigt.
Maintenant. J’ai pris mon cahier d’école. Je rature à grandes enjambées. Je déchire les pages trop encrées, noires de Chine. Je chiffonne ce qu’il était temps de jeter. Je griffonne ce qui aurait du l’être il y a trop longtemps. Un coup de gomme sur la page. Il n’y a plus de passé, plus d’histoire. Je trace à grands traits la fin de toutes celles qui furent. Les belles. Les moches. Les douloureuses. J’entoure au compas précis comme un hypothécaire, page après page.
Il n’y a rien à garder. Reste une spirale sans page. Une histoire sans écriture. Une couverture sans histoire.
Mais… la vie continue, son chemin semé d’embuches, mais aussi ces gens qui vous sourient et… oui, sincères, vrais, authentiques. Ça fleure bon. Ça change, enfin. Comme cette sirène qui râle sur la plage ou sur l’herbe. Elle est belle non ?
Oups, mes penses auraient, cette-fois, débordées de mon rôles. Tant pis, c’est chose faite. Sans regret.
Pardonnez-moi ce chant d’adieu amer, mais nécessaire.
Maintenant… Je vais plonger dans les bras de la gazelle qui se fait les ongles sous le soleil de Munuroë, pas si mal, pas mal foutue, je vais tâter le terrain pour voir si on va se reproduire. Et puis, poursuivre ce tour du monde sous les traits d'Arlequin.